STRATEGIE D’INVESTISSEMENT POUR 2000

La fin du mois d'août 2000 avait donné le signal d'un faux départ. Beaucoup de sociétés repartaient à la hausse. Mais le mois de septembre n'a pas confirmé ce mouvement, au contraire. On a assisté à une série de déceptions sur les marchés d'actions aux Etats-Unis et en Europe. Les causes essentielles peuvent être cherchées dans les directions suivantes : un infléchissement du rythme de la croissance américaine, après une période particulièrement euphorique ; la faiblesse de l'euro, phénomène qui pénalise les grandes sociétés américaines réalisant une partie importante de leur chiffre d'affaires dans la zone européenne ; enfin, la prise de conscience que la valorisation en bourse de certaines entreprises ne relevait plus des critères d'évaluation classiques. A cet égard, nous assistons à des révisions parfois drastiques des perspectives de résultats des sociétés du secteur de l'informatique.

Les grandes sociétés américaines leaders dans le domaine de la technologie ont souffert : Intel commence à perdre son leadership dans le domaine des puces qui équipent les micro-ordinateurs au profit de son grand rival AMD. Les équipementiers du secteur des télécommunications (téléphone fixe et sans fil) comme Lucent ont souffert fortement d'une baisse de leur part de marché, face à une concurrence féroce en provenance de Nortel, numéro un mondial (société canadienne), mais également de sociétés plus récentes et plus petites comme Juniper, Ciena, voire Alcatel. Il convient d'ajouter que la course technologique implique des investissements colossaux : dans le secteur du téléphone sans fil, les nouvelles générations de téléphones supposent une reconstruction totale des réseaux. Dans la transmission transcontinentale, les réseaux de données doivent également faire l'objet de modifications profondes particulièrement dans les infrastructures ultra rapides que sont les réseaux optiques. Les différents acteurs de cette filière font l'objet de dégradations de la part des grandes agences de rating. Elle considèrent que ces entreprises, qu'elles soient encore dans la mouvance des Etats en Europe ou présentes dans le monde entier, constituent un risque de signature qui s'aggrave. Ceci implique que les conditions de financement des nouvelles infrastructures sera encore plus délicat et que les perspectives de résultat bénéficiaire s'éloignent encore un peu plus.

Cela étant, nous considérons qu'il convient peut-être de profiter de la faiblesse de certaines entreprises qui nous paraissent particulièrement bien armées dans le domaine : Nortel, du fait de sa situation de numéro un mondial des équipementiers, Qualcomm, qui voit s'ouvrir le marché chinois, Alcatel comme challenger dans le domaine de l'équipement des réseaux optiques.

De manière générale, le retour à des niveaux de valorisation plus attractifs peut entraîner un mouvement de concentration. Ainsi, la société de réseaux pour entreprises Equant est clairement dans la ligne de mire de France Télécom. L'acquisition pourrait être réalisée à un prix intéressant pour l'opérateur public français.

Aux Etats-Unis, malgré le ralentissement conjoncturel, le mouvement de concentration continue. Dans le secteur bancaire, la société Crédit Suisse First Boston a racheté la filiale de l'assureur AXA, Donaldson, Lufkin & Jenrette. Par ailleurs, Chase Manhattan a racheté la vénérable JP Morgan. La simplification profonde du paysage bancaire américain est à la mesure du choc technologique que représente l'internet. On peut raisonnablement penser que ce mouvement de concentration va s'étendre en Europe. Pour cette raison, en France, le titre Société Générale nous paraît être intéressant.

En conclusion, la dégradation de l'environnement boursier ne doit pas faire perdre de vue les persectives à long terme liées aux concentrations dans certains secteurs et à l'évolution technologique. Ces éléments sont de puissants facteurs de croissance pour l'investisseur.

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